Du 14 au 25 mars
Jeudi 14 mars Nous arrivons à la frontière tôt. Notre dernier passage de frontière a été difficile et il nous reste 3h45 de route après cette douane ; en tout cas, c’est ce que nous pensons, mais c’est sans compter sur :
- les nids de poules
- la route de montagne non-stop avec des montées de plusieurs kilomètres qui tirent sur le moteur, suivies par des descentes toutes aussi longues usant les freins
- les dos d’ânes, parfois mêmes en montée ! les travaux très fréquents où sommes arrêtés parfois 30 minutes pour laisser passer le trafic en sens inverse
- le GPS qui indique une route impraticable
- les poids-lourds
- les conducteurs honduriens hyper agressifs qui se rabattent fanent des queues de poissons.
Nous mettons finalement plus de 6 heures et arrivons dans la nuit, épuisés. Nous ne réussissons pas à aller jusqu’à Copan comme prévu mais 11 kilomètres avant, c’est déjà pas mal. Heureusement, nous trouvons une aire gardée jour et nuit. Le Honduras est le pays le plus dangereux d’Amérique Central, il n’est pas question de dormir sur des aires non surveillées. Un autre bonus, l’endroit s’appelle l’Aqua Park El Jaral. Il y a des piscines et toboggans à côté de nous. Les enfants sont excités, mais cela, nous le verrons demain.
Vendredi 15 mars
Copan
Les enfants se réveillent très tôt, mangent rapidement et se mettent en maillot de bain. À 9h00, l’heure officielle d’ouverture, ils sont dans l’Aqua Park. Hélas l’eau est verte, il y a des “petits objets solides” en suspension et quelques bébêtes nagent dans la piscine. Nous demandons aux employés s’ils mettent bien des produits chimiques mais cela ne semble pas être le cas. Nous décidons de partir de cet endroit au grand désespoir des enfants. En route pour le village de Copán pour y déposer une lessive. Une barrière à 2,5 mètre de hauteur nous empêche d’entrer dans la ville. Damien part en tuc-tuc pour faire le linge. Nous allons ensuite visiter les ruines.
Le site archéologique est impressionnant : de nombreuses stèles très bien conservées depuis plus de 1000 ans grâce au climat sec. Copán est un site majeur de la culture maya, il doit notamment sa célébrité aux dessins et gravures de Frederick Catherwood qui le visita en 1839. Le site est réputé pour la qualité et la beauté de ses stèles, de ses autels et de ses façades sculptées. Magnifique !
Nous pouvons également entrer dans un tunnel où nous observons une pyramide à l’intérieur d’une autre pyramide !
Mais le site est surtout mémorable pour sa grande quantité de perroquets aras Macao en liberté, qui volent au dessus de nous et crie à tue-tête !
Nous trouvons le seul bivouac réellement possible dans la ville avec presque toutes les facilités : eau, wifi et même électricité! Nous terminons la journée avec une balade du très coquet centre de Cobán. C’est vendredi et il y a une étrange célébration retransmise en direct à la télévision numérique ; c’est une sorte de concours de beauté pour enfants au décor Disney qui s’appelle la “célébration juvénile”. Les enfants mangent quelques pupusas, des crêpes de maïs fourrées aux haricots/viande/fromage, puis dodo.
Samedi 16 mars
Nous passons la journée au bivouac de Sian Kaan, en bordure des ruines de Copán et nous retournons au même restaurant que la veille en soirée.
Dimanche 17 mars
Journée tranquille au bivouac. Baignade et école, c’est tout! Mais Damien se lève tôt le matin et passe plusieurs heures à lire sur la route qui nous attend sur la route demain. Hélas, les arguments provenant d’internet – souvent exagérés et parfois trompeurs – nous convainquent :
- San Pedro Sula a été plusieurs années de suite la ville avec le plus haut taux de criminalité au monde hors zone de guerre, nous devrons y passer demain;
- le Honduras à la plus haute criminalité au monde;
- le gouvernement canadien interdit ses ressortissants 3 villes au Honduras : 2 d’entre elles sont sur notre route demain;
- les crimes sont parfois gratuits et perpétués par des gangs sanguinaires (MS-13, Mara) dont plusieurs milliers de membres sont au Honduras;
Le soir, nous discutons avec Claire et David pour savoir si nous nous replions directement sur la frontière du Nicaragua sans passer par La Ceiba. Nous trouvons une alternative : nous irons au lac Yojoa à 5 heures de route. Si cela se passe bien, nous irons peut-être à la Ceiba ensuite.
Lundi 18 mars
Lac Yojoa
Une treeeees longue route nous attend. Le GPS nous indique 5 heures, nous en mettons 6; les routes sont finalement de bonne qualité au Honduras. Nos amis Claire et David n’ont pas trouvé le raccourci que nous avons pris : ils ont roulé sur la route que Damien pensait super dangereuse. Encore une fois, il ne faut pas s’arrêter aux commentaires d’internet et aux différents ministères des affaires étrangères. Nous arrivons à D&D Brewery au bord du lac Yojoa, un camping agréable qui fait aussi brasserie :-).
Mardi 19 mars
Nous partons en fin de matinée pour aller voir une cascade. Nous y allons en bus public : la conduite du chauffeur est très agressive et c’est difficile pour Irina de bien tenir Emma ! Après avoir vu la cascade de Pulhapanzak, nous nous baignons rapidement puis revenons à Peña Blanca. Nous prenons une barque pour aller sur le lac au coucher de soleil. Rejoindre le lac nécessite quasiment 1 heure depuis le point de départ. Il y a de nombreux pêcheurs dont plusieurs les pieds directement dans l’eau ! Nous arrivons au lac et devons repagailler en urgence pour ne pas arriver après la nuit.
Mercredi 20 mars
En route pour le port de La Ceiba, un policier peu sympathique nous arrête. Notre tactique habituelle ne porte pas ses fruits. Nous le regardons tous (y compris Emma dans les bras d’Irina) en ne comprenant pas les mots basiques anglais et espagnols tel que “où allez-vous ?” et “permis svp”. Puis le policier a trouver la faille : il regarde Emma et sort les procès-verbaux car elle n’a pas le droit de rester devant. A ce moment-la, le niveau d’espagnol d’Irina progresse instantanément et elle fait comprendre au policier véreux qu’Emma l’a rejoint devant suite à cet arrêt intempestif. Le policier abandonne les lempiras rêvés et nous les partir en riant fortement. Nous apprenons par la même qu’il n’y a pas qu’au Mexique où il faut faire attention aux soit-disantes “force de l’ordre”. À 17 heures, nous rejoignons l’entrée du terminal du port. Les gardes refusent que l’on dorme à l’intérieur du parking. Nous sommes 3 familles (avec des argentins en voyage avec 2 enfants pour 5 ans !) et nous passons la nuit devant l’entrée du terminal. L’endroit est glauque mais nous n’avons pas d’autres choix… Nous nous couchons après avoir commencé à planifier le Nicaragua et le Costa Rica grâce à nos voisins argentins. Au milieu de la nuit, il y a comme des coups de feux – assez loins du camping-car -, sûrement des feux d’artifice. 🙂
Jeudi 21 mars
Départ en trombe pour prendre le bateau vers l’île d’Utila. Le bateau est hyper rapide et nous arrivons à 10 heures. Nous galérons un peu pour trouver un hôtel à tarif abordable, puis nous passons l’après-midi sur la plage publique. Nous dînons dans un restaurant argentins pour fêter les 14 ans de Léa.
Vendredi 22 mars
La 2nde plus grande barrière de corail se trouve à quelques dizaines de mètre tout autour de l’île d’Utila. Mais comment y aller sans risque ? Les bateaux sont réservés aux plongeurs en bouteille. Avec les enfants, nous devons trouver un moyen de faire du palme-tuba sur le récif. Nos amis argentins trouvent la solution : des bouées gonflables reliées entre elles tirées par un nageur spécialiste du coin. A 13:30, c’est parti pour l’aventure depuis la plage publique. Nous voyons assez peu de gros poissons mais les coraux sont magnifiques ! L’expérience aura été super intéressante, mais épuisante car les nageurs sont restés dans l’eau plus de 2 heures à suivre la barrière de corail. Emma a bien résisté et est restée à moitié dans l’eau dans les bras d’Irina quasiment tout le temps en bouée. C’est que vers la fin qu’ Irina a réussi de passer Emma à Damien pour faire du palme-tuba. Quel spectacle des couleurs… Malheureusement, nous n’avons pas prit ni l’appareil photo ni le téléphone pour immortaliser la vie subaquatique.
Samedi 23 mars
Nous continuons de profiter de l’île d’Utila. Aujourd’hui, nous prenons le bateau pour la plage de Neptune. Nous y restons toute la journée. C’est un coin simple et paradisiaque : un petit restaurant, une plage, un ponton et la barrière de corail à quelques brassées du bord. Les coraux sont de grandes tailles et de nombreuses couleurs. Nous sommes avec nos amis argentins, les garçons fabriquent une cabane sur la plage.
Dimanche 24 mars
La matinée est passée sur une plage privée au bout du village. La nage en tuba est agréable : nous accédons à la barrière de corail rapidement.
Puis nous prenons le bateau pour retourner sur le continent. À 17 heures, nous sommes en route pour la frontière nicaraguayenne. Il y a 12 heures GPS au total (août probablement au moins 15 heures réelles). Nous faisons 2 heures de route et nous arrêtons au parking d’un hotel dans la petite ville de Saba. Le parking est gratuit et le wifi nous est offert ! Nous donnerons au final une petite “propina”, un petit pourboire, et allons au dodo.
La route des palms.
Lundi 25 mars
Damien se réveille à 3 heures avec une peu de fièvre. Irina se réveille à 5 heures avec beaucoup de fièvre, elle n’arrive pas à se déplacer et ne sait plus où elle est. Vers 8heures, ça va un peu mieux. Nous partons de Saba à 9 heures. Une nouvelle route a apparemment été construite vers la capitale Tegucigalpa où nous souhaitons dormir ce soir, à mi-chemin vers la frontière avec le Nicaragua. Le seul problème, c’est que nous n’avons jamais trouvé cette “nouvelle route” ! Au contraire, le GPS nous fait aller sur un chemin de terre et gravier. Nous demandons confirmation et cela semble être la bonne route. Sauf qu’au bout de 20 minutes, nous sommes seuls sur le chemin en haut d’une montagne, à rouler à 10 km/h, et il nous reste 250 kilomètres !!! La route est belle mais nous ne sommes pas très rassurés de rouler seuls sur un chemin du Honduras sur une longue distance… En plus, nous n’avons plus d’essence. Il y a semble-t-il 2 méthodes pour rouler sur les chemins en “tôle ondulée” : à 10 km/h ou à plus de 60 km/h. C’est donc parti pour 6 heures de route à 60 km/heure sur un chemin de montagne avec un véhicule de 6 tonnes ! Irina allaite tant bien que mal, les enfants sont soit par terre soit à l’avant avec nous (impossible de rester assises dans la cellule de toutes façons, vu comment cela bouge !).
Après 5 heures de route, nous trouvons une station essence, hourra !! Mais ils ne prennent pas la carte 🙁 . Nous mettons $20 dans le véhicule, ce qui fait 18 litres après commission sur taux de change et sur gringos zac… nous repartons, l’indicateur de manque d’essence est toujours allumé… Une heure de chemin supplémentaire et nous sommes sur de l’asphalte !!! Nous sommes tous épuisés. Nous arrivons dans Tegucigalpa à la tombée de la nuit. Le GPS indique une route qui semble difficile à prendre dans le centre. Damien prend une autre route et suit un bus, c’est toujours rassurant de suivre un bus, au moins notre véhicule passera sans difficulté ! Ce que nous ne savons pas, c’est que le bus traverse le marché de Tegucigalpa. Nous voici donc pendant 30 minutes au ralenti à être le centre d’attention du marché. En plus nous sommes plus larges que le bus et sommes bloqués à plusieurs endroits. C’est fini, nous arrivons finalement à destination, dans le parking d’un centre commercial. Journée harassante qui se termine par un tour de centre commercial: food court, shopping et courses au supermarché.
Bonne nuit, demain sera une meilleure journée, promettons-nous aux enfants!