62 – El Salvador

Du 7 mars au 13 mars

El Salvador, le plus petit pays d’Amérique Centrale, a l’un des taux d’homicides les plus élevés au monde. Même avant de quitter la Roumanie, nous avons reçu plein de conseils comme celui-là : “Reconsidérez votre voyage au El Salvador à cause de la criminalité.” Donc nous avons commencé notre recherche sur internet et ce qu’on a trouvé sur El Salvador est effrayant : les crimes violents, viols et les vols armés sont courants. Les activités des gangs, telles que les extorsions de fonds, les crimes de rue, le trafic de stupéfiants et d’armes, sont très répandus. Et le pire c’est que la police locale ne dispose pas des ressources nécessaires pour réagir efficacement aux incidents criminels graves. Nous décidons donc de laisser tomber ce pays et nous modifions notre itinéraire tout de suite. Nous ne voulons pas risquer. Mais les Mansaki, la famille française qui voyage depuis 4 ans, ont visité El Salvador il y a quelques mois. Décision finale : on y va, mais pas seuls, accompagnés de Pavamae, Claire et David et leurs enfants.

La route vers la frontière devrait durer 2 heures, elle nous en prend le double à cause des nombreux nids de poules. A l’arrivée, nous devons doubler des kilomètres de poids-lourds et rouler à gauche sur le bas-côté pour éviter d’autres poids lourds en contresens… La douane guatémaltèque était censée être simple mais s’avère bien compliquée. Heureusement, Pascal a bien préparé le passage et Claire traduit lorsque nécessaire. Les douaniers d’El Salvador sont tout aussi compliqués. Heureusement, l’inspection du véhicule se fait avec tous les 7 enfants dans notre camping-car : aucune vérification du frigo ou des soutes…
Nous partons finalement pour la côte pacifique. Nous arrivons dans la nuit et notre GPS nous indique la mauvaise direction : nous finissons sur un chemin de sable, sous des arbres fruitiers trop bas pour Johnny RV ; mauvaise route. Nous faisons le même chemin en marche arrière avec l’aide de locaux venus nous assister. Une moto vient finalement nous chercher pour retrouver nos amis, ouf 🙂

Vendredi 8 mars
Journée tranquille après le passage de frontière la veille. Nous faisons école le matin, puis baignade.
William se fait piquer dans l’eau et a des marques sur le bras : probablement une méduse. Nous tentons d’aller rejoindre le Pacifique mais l’accès n’est pas possible par la plage.

Nous irions bien par les terres, mais nous ne connaissons pas suffisamment El Salvador – qui a tout de même mauvaise réputation en termes de sécurité… Nous profitons d’un déjeuner au restaurant avec un poisson frais à $6 et la bière à $1 :-). Dans l’après-midi, les enfants se régalent dans la piscine. Quel bonheur ! 

Samedi 9 mars
Petite balade jusqu’à l’océan pacifique avant de partir pour le volcan Santa Ana.
La route est mauvaise, nous mettons 4 heures au lieu des 2 promises par le GPS. Sur la route nous voyons de drôles de fruits rouges et verts dans de grands arbres, avec une protubérance sous chacun d’eux : ce sont des noix de cajou !

D’autres fruits étranges accrochés directement au tronc et aux branches, c’est un calebassier :


Nous arrivons en fin de journée à Juayua, un des villages de la route des fleurs. Nous parlons aux policiers pour nous garer à proximité de leur caserne, ce qui ne pose pas de problème. 

Nous terminons la journée par une balade dans le centre.  Un restaurant coloré attire notre attention. Nous mangeons copieusement de nombreuses « pupusas », des galettes épaisses de maïs fourrées au poulet, au fromage, aux haricots, et/ou aux épinards.

Nous prenons des « budins » en dessert, des sortes de flancs. Avec quelques bières, nous payons $27 en tout pour 6 adultes et 6 enfants : El Salvador est le pays le moins cher depuis notre départ.

En rentrant aux camping-cars, nous faisons une halte à un match de football en salle féminin.

Dimanche 10 mars

Un marché gastronomique a lieu tous les dimanches à Juayua, à 2 pas d’où nous dormons. Nous y déjeunons, visitons l’église puis prenons la route pour la “route des fleurs” : on nous l’a recommandé mais nous sommes assez déçus car c’est une route finalement assez classique, avec quelques fleurs sur le bord.

Nous passons un peu de temps dans le village Conception de Ataco, très charmant, dont de nombreux magasins ont leurs façades décorées. C’est l’heure de la messe et nous sommes impressionnés par la ferveur des pratiquants, parfois les mains en l’air, priant tous individuellement et à voix haute.

 

 

En fin de journée, nous avons 2 heures de route pour aller en haut du volcan Santa Ana, à 2000 mètres d’altitude. La route est correcte mais nous sommes inquiets dans la montée : des voyageurs se sont faits attaqués par des bandits sur cette même route il y a quelques mois. Finalement, de peur, nous sommes montés si rapidement qu’aucun bandit n’aurait pu nous arrêter… Nous retrouvons tous nos amis en haut. Nous admirons le coucher de soleil sur le volcan Izalco, dit le “phare du Pacifique”, avant un bon dîner de pâtes pour nous préparer à la montée du Santa Ana demain.

Ci-dessous, les transports publics à la mode salvadorienne :

Les champs et les bords de route sont très souvent en feux au Salvador, comme d’ailleurs dans tous les pays d’Amérique Centrale. Par endroit, c’est pour prévenir de feux plus importants, à d’autres endroits pour accroître la fertilité des terrains :

 

Lundi 11 mars

Un peu d’école puis nous nous préparons pour l’ascension : un reste de pâtes dans une boîte, 3 avocats, des tomates et des bouteilles d’eau. Après avoir réglé les frais de montée, puis convaincu la police qu’Emma n’aurait pas de problème avec les vapeurs de soufre et de monoxyde de carbone, nous entamons l’ascension à un rythme effréné ! La police est présente lors de l’ascension apparemment à cause des bandits dans le coin. En fait, en El Salvador, à cause des bandits, il y a des policiers spécialisés : “la police touristique”. En moins de deux heures, nous sommes en haut sans quasiment nous arrêter. Irina est épuisée, elle doit allaiter Emma en montant ce qui n’est pas facile… Mais elle est contente d’y arriver! 🙂 Une fois arrivée en haut, Amélie dit : « C’est fantastique ! ». En effet, le spectacle du cratère turquoise a mérité tous les efforts de la montée.
Une petite collation puis nous redescendons toujours à un rythme de fous.

   


C’est reparti pour la route, nous arrivons en fin de journée sur le bord du lac Coatepeque, un ancien cratère où l’eau est profonde de 210 mètres en son milieu. Une petite baignade dans le lac et dans la piscine et au lit !

Mardi 12 mars

Nous restons au bord du lac toute la journée au restaurant « le phare du lac ». Le Wifi est très mauvais mais cela fait bien longtemps que nous n’avons pas eu de connexion à internet ! Nous alternons internet et baignades. Le restaurant ferme à 19:30 ! Nous demandons de laisser la lumière ce que le propriétaire nous autorise jusqu’à 21:00 maximum… c’est le seul restaurant où nous sommes autorisés à venir avec notre propre nourriture :-).

Mercredi 13 mars

Une grosse journée nous attend ! Nous décollons tôt (avant 10 heures !). Il y a 2 km de pistes avant de rejoindre la route principale. A mi-chemin, Damien sort du véhicule et tire la trappe pour vider les eaux grises; pas de chance : la police arrive derrière nous… Damien laisse la trappe ouverte et reprend le volant. 30 secondes plus tard, alarme et gyrophare, nous devons nous arrêter sur le bas-côté. 3 policiers dont un avec une mitrailleuse s’approchent : nos eaux usées coulent (c’est normal après tout…). Irina fait la conversation avec un policier et présente les enfants. 🙂 Damien va sous le véhicule et montre au chef-policier que le système est cassé. Nous attendons le verdict des policiers, si nous devons payer une amende ou non : le chef regarde Damien et lui demande de faire une photo ensemble ! Photo prise par le 3ème policier :

Nous continuons notre route, soulagés, faisons les courses et allons prendre du propane. C’est la première fois qu’on demande à Damien de porter des chaussures en place des tongs, et qu’il doit porter un casque pour mettre du gaz dans le camping-car. L’arrêt suivant est le principal site archéologique d’El Salvador : Joya de Ceren. Ce site a été recouvert il y a 1500 ans par les poussières suite à une nuée ardente d’un volcan à 30 kilomètres de là. En fait, il est resté profondément enfoui jusqu’à sa découverte en 1976. C’est une sorte de Pompéi maya. Par contre, les habitants avaient eu le temps d’évacuer le village. Ce site est remarquable en raison des preuves complètes fournies sur la vie quotidienne dans une communauté agricole mésoaméricaine. Toutefois, nous préférons le musée très bien fait aux ruines.

Nous repartons cette fois-ci pour le volcan San Salvador, au milieu du parc El Boqueron. La montée est technique avec un camping-car de 8,5 mètres de long. Il ne reste ensuite que 10 minutes de marche pour admirer le cratère. Il n’y a rien à craindre, la dernière explosion a eu lieu en 1917.

Nous disons au revoir aux Pavamae qui tracent directement vers le Nicaragua. Il nous reste 2h de route pour arriver à la frontière avec le Honduras. Nous roulons un peu la nuit mais sans trop de difficultés.

Nous nous arrêtons dans un camping juste avant la frontière. La piscine est magnifique mais hélas en cours de rénovation 🙁 .

Tout comme le Mexique, personne ne recommande de visiter El Salvador. La plupart des gouvernements, qu’ils soient américains, français ou roumains, conseillent à leurs citoyens d’éviter ce pays. Mais nous y sommes quand même allés ! Et nous en sommes très contents. Avec la police touristique, nous nous sommes sentis en pleine sécurité ! Il n’y a pas beaucoup de touristes au Salvador. Il n’y a pas de pièges à touristes ou (selon notre expérience) de personnes en attente pour nous arnaquer. Nous avons tout simplement adoré El Salvador ! D’autant plus que c’est tellement moins cher que le Mexique ou d’autres pays visités jusqu’à présent. Nous avons aimé la cuisine d’El Salvador, sa culture et les Salvadoriens ! 

La meilleure réponse que nous puissions penser à la question, “Pourquoi voyager au Salvador ?”, est très simple : visiter pour apprendre. C’est tout ce qu’il faut faire ! Autrement, on risque de rester complètement éloignés de la réalité. Ce qu’on entend sur ce pays n’a rien avoir avec ce que l’on en a vu. Et cela fait mal au cœur, c’est triste et dommage, en même temps ! En tout cas, nous sommes fiers et contents d’y être allés ! 

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