21 septembre – 17 octobre
Oui, c’est possible
À San Diego, nous trouvons un système médical plus humanisé. C’est un système qui, à la base des soins médicaux, pense profondément à ses relations avec les patients. Ceux-ci sont traités avec dignité, respect, et empathie. Le corps est vu comme un organisme, ce qui est la réalité, et pas comme une machine qui livre des bébés (dans notre cas). Les docteurs ici t’écoutent, sont sympas et ils ne mettent aucune pression sur le patient. Nous sommes heureux et nous commençons à rêver de nouveaux d’une naissance naturelle non-médicalisée.
Les pensées déterminent nos mots. Les mots créent nos actions. Les actions créent nos croyances et les conventions changent le comportement. Si à Los Angeles Irina devait aller à l’hôpital deux fois par semaine, à San Diego c’est toutes les 2 semaines, jusqu’à l’accouchement. Même si c’est la même assurance qui couvre les frais médicaux et qui possèdent les hôpitaux à Los Angeles et à San Diego, la même direction générale et les mêmes procédures, l’attitude est différente, le comportement est plus humain et donc c’est plus agréable, plus relaxant. Donc nous restons à San Diego jusqu’à l’accouchement.
En plus, l’hôpital est tout neuf. Il n’y a pas autant de monde qu’à Los Angeles. Nous n’avons pas l’impression d’être dans un hôpital. Et le plus important, nous pouvons nous garer juste à côté de l’hôpital, dans la rue et nous traversons le beau jardin de l’hôpital, avec des lumières de toutes les couleurs au sol pour y accéder. Johnny RV est trop haut pour le parking de l’hôpital.
Nous arrivons à San Diego le 24 septembre, plus exactement à Viajes, dans une réserve indienne. C’est un camping très basique, mais les enfants sont très contents parce qu’il y a une piscine ! Nous avons le même programme pour la journée que nous avons eu à Malibu Beach. Sauf que nous remplaçons l’océan par la piscine. 🙂
La première nuit, l’histoire se répète. Irina réveille Damien au milieu de la nuit pour aller à l’hôpital à cause d’une hémorragie. Elle est enceinte de 34 semaines. Une heure plus tard, quand nous arrivons à l’hôpital, Irina constate que l’hémorragie s’est arrêtée. Les enfants dorment, donc nous décidons d’attendre jusqu’au matin quand les enfants se réveillent, pour aller au “triage” de l’hôpital et voir le docteur.
À 8 heures du matin, la sage-femme de l’hôpital nous annonce qu’Irina est dilatée de 4 cm et que c’est pour cela qu’elle a eu une hémorragie. Et pourtant, le docteur décide de renvoyer Irina à la maison ! Irina n’ose pas encore montrer son plan d’accouchement.
La sage-femme demande à Irina où nous habitons. C’est une question très simple qui ne pose jamais de problèmes, mais pas pour nous. En fait, c’est un moment difficile pour nous : comme on habite dans Johnny RV, notre réponse rend le personnel hospitalier perplexe. Pour retarder ce moment pénible, Irina demande pourquoi elle veut savoir où nous habitons. Evidemment, la réponse est simplement pour nous donner des conseils sur l’endroit où nous pouvons aller en cas d’urgence. Donc Irina, en regardant Damien répond que nous pouvons facilement venir ici, à cet hôpital, car il nous plait beaucoup et nous apprécions l’attitude de personnel. Mais la sage-femme insiste et elle veut savoir si nous habitons dans le sud, le nord, l’ouest ou l’est de San Diego. Alors Irina répond sans hésitation que nous habitons où elle veut, où elle pense que c’est le mieux pour nous ! Et voilà, nous essayons de lui expliquer que nous habitons dans un camping-car, donc qu’on est très flexibles. Nous ne sommes pas sûrs qu’elle a compris. Une demi-heure plus tard, nous rentrons chez nous. Irina a des contractions, mais irrégulières. Même si l’hémorragie s’est arrêtée, Irina perd toujours du sang. Donc, nous décidons de passer la nuit à côté de l’hôpital.
Le lendemain, Irina a un rendez-vous avec le gynécologue. Tout est conforme à l’âge gestationnel, mais le docteur est sûr qu’Irina va accoucher avant le prochain rendez-vous, qui est prévu dans 2 semaines.
Surprise, surprise, 2 semaines plus tard, Irina n’a toujours pas accouché. Nous sommes allés au rendez-vous. Irina est maintenant enceinte de 36 semaines. Nous avons le même dialogue avec le gynécologue, qu’on peut prendre un autre rendez-vous avec lui pour dans 2 semaines, mais surement, que Irina va accoucher avant, probablement dans 2 ou 3 jours. Elle est dilatée de 5 cm, Emma a la tête en bas, tout est parfait pour un accouchement naturel.
2 semaines plus tard, Irina est enceinte de 38 semaines, le docteur ne sait plus quoi nous dire. Il ne comprend plus comment c’est possible qu’Irina soit toujours enceinte. Il vérifie le liquide amniotique : il y en a beaucoup. Il mesure le ventre et tout est normal, sauf qu’il ne sait plus quoi nous dire. Le prochain rendez-vous est dans 2 semaines, exactement la date prévue pour l’accouchement. Le docteur propose cette fois-ci, qu’en cas de non-accouchement d’ici au 3 novembre, au prochain rendez-vous, il provoquera la naissance d’Emma.
Si à Seattle, quand Irina était enceinte de 26 semaines, le néonatologue lui a présenté tous les effets secondaires qu’Emma pouvait avoir en cas d’accouchement prématuré, maintenant, nous sommes arrivés à 38 semaines et on parle de provoquer l’accouchement à la date prévue, le 3 novembre. L’argument du docteur est l’âge d’Irina et le placenta, qui n’arrête pas de saigner depuis 5 semaines; provoquer l’accouchement pourrait éviter que le bébé soit mort-né.